Uvulite : un diagnostic rare mais simple


Un homme de 43 ans, sans antécédent et non-fumeur consulte son médecin généraliste pour une gêne pharyngée. Il a fumé un cigare en avalant la fumée deux jours avant la consultation, lors du réveillon de la Saint Sylvestre. Il ne se plaint ni de dyspnée, ni d'odynophagie et est apyrétique. L'examen ORL retrouve une luette inflammatoire, oedématiée et siège d'un fin purpura (figure 1), sans adénopathie satellite. Le reste de l'examen ORL est sans anomalie. Une simple surveillance avec éviction des facteurs d'agression ORL (chaud, froid, fumée, épices) permet une disparition des symptômes en 3 jours. L'uvulite est une inflammation isolée de la luette. Ses causes peuvent être soit traumatique (dans les suites d'une fibroscopie par exemple), soit septique (Streptococcus pyogenes, Haemophilus influenzae, anaérobies), soit toxique (fumées d'incendie, de cannabis ou de tabac) ou encore secondaire à une maladie de système (maladie de Kawasaki notamment). Associée ou non à une épiglottite, l'obstruction des voies aériennes supérieures est possible. Il n'existe aucun traitement formellement validé sur le plan scientifique. Certains auteurs préconisent l'utilisation d'adrénaline intramusculaire ou en aérosol. Les corticoïdes sont classiquement utilisés en cas de gêne invalidante ou de menace du pronostic vital. En cas de sepsis avéré, une antibiothérapie active notamment sur Haemophilus influenzae est préconisée.


Pour citer cet article : Derkenne C, et al. Uvulite : un diagnostic rare mais simple. Presse Med. (2018), https://doi.org/10.1016/j. lpm.2018.03.025

CE SITE A ÉTÉ CONSTRUIT EN UTILISANT